Sur la République sociale : un article de Jean-Louis Robert, paru en octobre-novembre 2013 dans La Revue du projet, n°30-31.
Aspiration profonde du peuple à mettre fin à l’aliénation économique, la République sociale reste une notion complexe…
Nous (la France) sommes censément une « République sociale ». On semble l’oublier trop souvent ! L’article premier de la Constitution de la Ve République affirme ainsi que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». En outre, le préambule de notre actuelle Constitution proclame son attachement aux principes édictés dans le préambule de la Constitution de 1946 (cela avait été une exigence de Guy Mollet pour que les socialistes votent oui à la constitution gaullienne). Ainsi donc notre « République sociale » nous affirme que « chacun a le droit de travailler et d’obtenir un emploi ». Elle « garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence » etc.
Certes, il y a beaucoup de trous ou de flou dans ces différents articles, mais ils nous indiquent deux questions. La première renvoie aux liens complexes et connus du droit et du réel, sur lesquels nous n’insisterons pas, et la seconde à l’histoire de la notion de « République sociale » et à sa constante ambiguïté.